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Writer’s life (122) Rendez-vous avec une jeune femme et son manager qui veulent que j’écrive des textes de chansons. Honnêtement je n’arrive pas trop à me projeter, à voir ce que ma participation peut apporter de +. C’est drôle pour avoir fait depuis, disons, près de 20 ans une centaine de rendez-vous dans le genre, je sais que c’est une question d’inspiration. De flamme immédiate. Il y a des gens qui ne vous inspirent rien. C’est comme ça. Comme dans la vie de tous les jours. Des gens qui vous font peu d’effet, et sur lesquels vous faites peu d’effet. S’obstiner est juste une perte de temps. Bref, comme je décline poliment, le manager avance un argument imparable, le nombre de vues qu’a fait sa protégée sur youtube, le nombre de followers qu’elle a sur Instagram. Ok. Pour ma part j’ai fait un texte sur une chanson qui totalise + de 50 millions de vues ? Est-ce que j’emmerde les gens que je rencontre avec ça ? Non. (D’autant que je sais que je n’y suis pas pour grand chose / malgré une ou deux bonnes punchlines). J’ai toujours du mal à comprendre cette fascination pour le score. Cette course au clic, au like, aux vues, comme si c’était une sorte de validation de pouvoir ou le renvoi d’une image flatteuse. Alors que le nouveau chic, il me semble, c’est de ne pas chercher à se mêler de ça. Qui rêvent-ils d’être avec tous leurs clics ? Patrick Sébastien ? Je crois que ça fabrique une génération d’anxieux, qui va droit dans le mur à vouloir constamment que chaque geste soit validé, soit par l’image soit par le plébiscite (trait commun avec les tyrans). Peut-être que si le manager m’avait dit : « Ah, et elle est en train de lire L’année de la pensée magique de Joan Didion »… Mais ce genre de choses n’arrive jamais. On parle toujours du nombre de likes. Deux sortes de rêves en ce moment. Rêves à teneur érotique. Rêve à tournure nostalgique. Hier nuit, rêve absolument érotique avec X. Cette nuit, rêve où j’essayais de retrouver la matière exacte des poignées des deux grands tiroirs à jouet sous mon lit d’enfant (à Marsinval). Hum ! Rendez-moi pour demain mes rêves d’hier. #writerslife

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