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Writer’s life (88) Dans le TGV, le fracas des morceaux de glace qui se brisent sous la puissance du train. J’ai la sensation de partir en expédition vers les contrées du nord avec José Arcadio Buendia dans le roman de Gabriel Garcia Marquez : Cent ans de solitude, (ou, + effrayant, dans The terror de Dan Simmons) sauf que je vais à Nancy intervenir en fac de lettres et donner des ateliers d’écriture. Tous ces livres sur lesquels on met dorénavant un « bandeau » dès le départ. Ces livres qui aguichent par un slogan, qui font les rayons et les tables comme on fait le trottoir. Peut-être qu’il y a des livres dont le secret espoir est d’échapper au « bandeau » qu’on leur colle à l’origine. Un bandeau, un bâillon. Écrire, combat la volatilité de tout. Le manque de permanence, le manque d’adhérence, le visage changeant des êtres, des choses, des paysages. L’interaction déçue. La violence d’une réaction qui déraille. La violence qui s’invite quand vous n’avez rien demandé, la violence du sys...